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Actualité RH et opérationnelle pour les PME
20 janvier 2015

Faire rattraper des heures perdues à cause d'une prise d'otages, on a le droit mais doit-on le faire?

Nous avons appris aujourd'hui et depuis les réseaux sociaux bruissent de cette information qu'une société (nous ne citons pas l'enseigne volontairement) qui a des locaux et un centre logistique dans le voisinage de l'imprimerie où c'était retranché les frères KOUACHI le 9 janvier 2014 a demandé à ses salariés de récupérer les heures perdues suite à leur évacuation par les forces de l'ordre. On parle de 30 minutes à 1 heure trente pour la majorité des salariés et d'une journée complète pour 4 salariés de source syndicale. 

La loi ne l'empêche pas. Rappelons  les dispositions de l'article L3122-27 du code du travail :

" Seules peuvent être récupérées, selon des modalités déterminées par décret, les heures perdues par suite d'interruption collective du travail résultant :

1° De causes accidentelles, d'intempéries ou de cas de force majeure ;

2° D'inventaire ;

3° Du chômage d'un jour ou de deux jours ouvrables compris entre un jour férié et un jour de repos hebdomadaire ou d'un jour précédant les congés annuels."

On serait ici plutôt dans un cas de force majeure.  

Toutefois, il est important de réfléchir à la portée de cette décision, outre l'impact que cet évènement a pu avoir sur ces salariés, elle va également avoir un impact sur l'image de l'entreprise notamment grâce à la diffusion de l'information très rapide dans notre monde actuel.

Etre évacués de son entreprise dans ces conditions est une source de stress très importante pour les salariés. D'autant que le reste de la journée, ils avaient travaillé  et sûrement dans un état de stress très important tout en sachant qu'il se déroulait à proximité des événements exceptionnels. On peut imaginer qu'ils ont du se dire "mais ça aurait pu être dans notre entrepôt". Cette décision de la direction a du être ressenti comme une injustice comme un déni de ce qu'ils avaient vécus. 

Demander le rattrapage d'une demi-heure ou d'une heure et demi, cela parait extrêmement mesquin au vu de la situation et de l'élan national qui s'en est suivi. Ainsi l'image de l'entreprise, citée par tous les médias et brocardée par les réseaux sociaux, va pâtir de cette décision. 

Pour vouloir faire récupérer quelques heures, la société risque de perdre bien plus. En ressources humaines comme en droit social, il faut toujours garder à l'esprit qu'au-délà de la décsion, elle va s'appliquer à des êtres humains et anticiper la réception de cette décision par les destinataires. De nos jours, la communication est extrêment rapide et performante, ce genre d'information ne reste pas très longtemps en interne. Il suffit d'un coup de fil à un journaliste ou d'une information postée sur les réseaux sociaux pour que l'image de votre entreprise soit ternie aux yeux de vos clients. Pour une PME, cela peut avoir des répercussions désastreuses. 

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